En juillet 2025, Jérémy Ferrari annonçait racheter l'emblématique théâtre Fémina de Bordeaux. Ce mardi 23 septembre, l'humoriste est revenu au théâtre bordelais pour faire un point sur les travaux effectués, et détailler ce que sera le nouveau visage du Fémina version Ferrari.

C'est une petite révolution dans le monde culturel bordelais. Jusqu'alors détenu par un grand groupe, l'emblématique Fémina, l'un des plus grands théâtres privés de France, a été racheté en juillet par l'humoriste Jérémy Ferrari et ses associés. Ce mardi 23 septembre, l'humoriste se présentait véritablement lors d'une conférence de presse, à laquelle assistaient de nombreux curieux.

"C'est un rêve de gosse d'avoir un théâtre, et celui-là est l'un des plus beaux de France, voire le plus beau. C'est incroyable", posait d'emblée l'humoriste de 40 ans devant les portes du Fémina. Il ne s'y était pas rendu depuis l'annonce de son rachat, en juillet. Après avoir lancé plusieurs travaux cet été, il venait ce mardi constater les premiers changements.

De nombreux travaux d'amélioration

Malika Josse, la directrice du lieu depuis 2020, se charge du tour du propriétaire : "Et là, tu te rappelles comment c'était moche avant ?" Les loges, la régie, l'avant-scène... De nombreux endroits ont été transformés sous la houlette du nouveau propriétaire.

Ça fait 15 ans que je viens jouer ici, et j’ai tous les copains qui ont joué ici, donc je savais déjà ce qu’on pouvait faire pour améliorer le lieu.

Jérémy Ferrari. Humoriste, nouveau propriétaire du théâtre Fémina

L'avant-scène, dont "beaucoup d'artistes se plaignaient parce qu'ils étaient loin du public", a par exemple été retirée, restaurant la proximité avec les spectateurs. Ce changement a aussi permis de rajouter des sièges sur les premiers rangs, portant la capacité du théâtre, qui affiche souvent complet, à 1 200 places contre 1 145 auparavant.

Un vrai cachet

Car le public girondin aime se rendre au Fémina, et les artistes le lui rendent bien. "Bordeaux fait partie des villes préférées des humoristes et des artistes de manière générale, pose Jérémy Ferrari. On aime bien venir jouer au Fémina car le théatre est magnifique, et la salle a un vrai cachet, avec de très grosses ambiances."

Ici, tout le monde voit bien, partout, c'est une salle hyper agréable à jouer. Quand les gens rient, vous les entendez rire fort.

Jérémy Ferrari. Humoriste, nouveau propriétaire du théâtre Fémina

Reprendre la gérance de cette salle emblématique du spectacle vivant est une vraie fierté pour Jérémy Ferrari. Mais celui qui arbore maintenant une deuxième casquette d'entrepreneur ne compte pas abandonner la scène pour autant. "Il est hors de question que je choisisse, rigole l'humoriste. Maintenant, je dirige un lieu mais je vais continuer à venir jouer dedans. Je suis d’abord un artiste, qui a eu la chance d’élargir ses compétences et ses domaines d’activité."

Pas de révolution

De son côté, Malika Josse, la directrice du théâtre, se félicite de l'arrivée de celui qu'elle connaît depuis 15 ans. "Quand il était bébé dans le spectacle, qu'il faisait très peu de monde", le charrie-t-elle, affectueusement.

Il va nous apporter une bonne énergie, une bonne vibe dont on avait besoin. C'est quelqu'un de très intelligent, qui écoute beaucoup. C'est très agréable de travailler avec lui.

 Malika Josse. Directrice du théâtre Fémina

Et si l'arrivée de Jérémy Ferrari est très remarquée, elle se fait pourtant sans révolutionner ce qui existe déjà. "Il ne va rien changer à l'esprit Fémina, il va juste étoffer la programmation", confie Malika Josse, qui reste d'ailleurs en poste ainsi que toutes les équipes du théatre. "On va conserver cette belle programmation en place depuis longtemps, appuie le nouveau propriétaire. Il ne faut pas jouer le sauveur quand on n'a rien à sauver !"
 

Vers un festival d'humour à Bordeaux

Seul changement en vue : essayer d'être "plus audacieux sur certains choix", en mettant par exemple à l'affiche des artistes bordelais moins connus, ou bien "événementialiser" la programmation, avec la perspective de créer un festival d'humour à Bordeaux.

Avec ce projet d'envergure, Jérémy Ferrari n'est pas le seul à venir investir la scène culturelle bordelaise. Il rejoint l'auteur et metteur en scène Alexis Michalik, récent aquéreur du théâtre des Salinières avec des associés, ou bien l'humoriste Kev Adams, qui pourrait ouvrir d'ici à la fin de l'année l'un de ses Fridge Comedy Club dans la capitale girondine.

Écrit par Gentiane Goubet et Marie-Pierre Dabrigeon
pour France 3 Nouvelle Aquitaine.