Jérémy Ferrari, l'abeille ouvrière.
17/03/2025

Après la religion etle terrorisme, le chantre de l'humour noir s'est ttaquéà la santé. Carton plein pour un spectacle qui l'a conduit usqu'à Bercy et que diffuse Canal+.
En plein dans La Tournée du Trio avec Baptiste Lecaplain et Arnaud Tsamere, |'humoriste, producteur, comédien et réalisateur depuis peu nous a accordé un petit moment.
Deux Bercy complets et des milliers de spectateurs dans les salles, quelle fierté, non ?
Ce qui me rend fier, c'est d'être arrivé là où j'en suis sans me corrompre. Dans un monde compliqué artistiquement, je n'ai pas fait de choses que je n'avais pas envie de faire. J'ai respecté ma ligne.
Ce que vous racontez de vos troubles et de vos addictions, c'est 100 % vrai. Cette mise à nu a-t-elle été cathartique ?
Oui et non. Quand j'ai décidé de parler de mes troubles, j'allais déjà mieux. Entre l'écriture et la fin du spectacle, huit années se sont passées. J'ai eu du recul pour en parler. Ce n'est pas le spectacle qui m'a guéri. Je me suis guéri, puis j'en ai parlé dans le spectacle. Je m'en suis sorti car la parole est cathartique et je pensais que d'évoquer mes problèmes pouvait aider les autres, leur faire du bien.
Et, aujourd 'hui, vous allez bien ?
Je suis heureux, je ne prends pas de médicament. En juillet prochain, je vais fêter mes neuf ans d'abstinence. J'aime dire qu'avant il y avait des cris dans ma tête et maintenant ce sont des murmures. La vie est plus douce.... J'apprends vivre avec mes troubles, à les accepter, et quand je ne vais pas bien, j'augmente le sport, la méditation...
Dans le spectacle, vous n'épargnez ni votre famille, ni le public, ni vous-même...
C'est une manière de dresser un drapeau blanc. Je tape aussi fort sur les autres, mes proches que sur moi-même. C'est ma façon de montrer au public que je ne me traite pas différemment de lui et qu'il ne doit pas prendre mal les choses que je lui dis.
Vous dites de jolis mots sur votre ami et associé Mickaël Dion, réalisateur du doc < Comme une abeille >, également diffusé sur Canal+...
Je ne suis pas croyant, mais j'ai toujours dit que Mickaël Dion est mon ange gardien. On l'a mis sur mon chemin quand j'avais 17 ans et, depuis, il me guide dans tous mes pas, il m'a poussé à lire des bouquins, m'a aidé à façonner ma personnalité. Je lui ai fait la promesse de m'en sortir, j'ai donc respecté l'amitié qu'il m'a donnée.
Vous êtes en pleine tournée avec Lecaplain et Tsamere. Vivez-vous cela comme une récréation ?
Totalement. On a beaucoup bossé en rodage, on a réécrit et, encore en ce moment, on ajuste, on est dans le détail mais je ne suis pas seul porter un spectacle. En termes de charge mentale et physique, j'ai moins de pression. Et quelle rigolade. On est morts de rire tout le temps...
ll est question d'un projet de film...
On a décidé de tourner un film à trois. Il s'agira d'un film du trio mais pas tout de suite. Dès qu'on aura une fenêtre de tir. Là, je suis en train de monter mon film avec Éric Judor, Laura Felpin et moi-même. Il s'agit d'une comédie d'aventure que j'ai réalisée. Encore un nouveau challenge pour moi. J'ai adoré ce métier de réalisateur. J'ai eu la liberté totale de faire ce que je voulais.
Vous allez avoir 40 ans... Et alors ?
J'estime n'avoir jamais fait assez de choses... J'ai monté des sociétés, des jeux de société, je produis des artistes formidables. Objectivement, je suis fier de ce que j'ai réussi mais il reste ncore beaucoup faire.
L'abeille, pour reprendre I'image de Mickaël Dion, cela vous correspond bien...
Oui, c'est une jolie métaphore. Elle travaille et elle pique aussi.